mercredi, 20 février 2008

Bienvenue chez les Ch'tis

5d2282561df549e99e4d71d060ec4492.jpg

Pour une Toulousaine de mère provençale, arrivée à Lille en septembre dernier, voir Bienvenue chez les Ch’tis s’imposait. Ayant raté la soirée de lundi en présence de l’équipe du film, je me suis rattrapée sur l’avant-première d’hier soir. Et je ne l’ai pas regretté !

Vous connaissez certainement le synopsis. Philippe (Kad Merad) et Julie Abrams (Zoé Félix) vivent à Salon-de-provence. Pour obtenir une mutation à Sanary-sur-mer, sur la Côte d’Azur, Philippe se fait passer pour un handicapé. Lorsque le stratagème tombe à l’eau, le fonctionnaire se voit contraint de diriger la Poste de Bergues, petite ville du Nord.

La famille, sous le choc, imagine le pire : « au pôle Nord », la température chute à – 40° C., les orteils tombent, les habitants sont tous alcooliques et arriérés, et éructent une langue étrangère : le « cheutimi ».

Philippe se rend seul en terre hostile. Les barrières de la langue franchies, il s’aperçoit que les habitants sont chaleureux et que la vie est très agréable dans la région. Il se fait des amis, dont Antoine (Dany Boon), le facteur et carillonneur du village. Mais Julie se refuse à le croire. Elle reste persuadée que son mari vit un enfer. Par lâcheté, Philippe décide de lui mentir.

Je n’ai pas arrêté de rire de tout le film tant les gags s’enchaînent. Sur le vocabulaire ch’ti et la température. Mais aussi autour des histoires des personnages, étoffés et attachants. Le scénario général est charmant et offre une belle leçon d’amitié. J’ai même été émue dans la séquence finale ;-)

Evidemment, les clichés sont présents. Toutefois, ils n’empêchent pas de rire de bon cœur. Bien au contraire. A noter que ces lieux communs concernent autant le Nord que le Sud. Ainsi, pour son retour dans les Bouches-du-Rhône, Julie prépare à Philippe de la bouillabaisse, de la soupe au pistou et de la tapenade. Seul manquait l’aïoli !

Mes coups de cœur vont aussi aux concerts de carillons donnés par Dany Boon du haut du beffroi, et au générique de début, indiquant les noms des acteurs sous forme de panneaux routiers sur le trajet Salon-de-Provence-Bergues. Un film à ne pas manquer !



Pour avoir l'avis d'une véritable Ch'tie, c'est par ici.


Note : 2031e44ab32423e6df4033bdb884b4ee.gif2031e44ab32423e6df4033bdb884b4ee.gif2031e44ab32423e6df4033bdb884b4ee.gif2031e44ab32423e6df4033bdb884b4ee.gif2031e44ab32423e6df4033bdb884b4ee.gif






vendredi, 15 février 2008

Notre Univers impitoyable

c119981a4cedd7aec2e2780d5b606342.jpg

Ils sont beaux, jeunes, brillants et riches. Victor (Jocelyn Quivrin) et Margot (Alice Taglioni) jonglent avec aisance entre vie professionnelle et vie personnelle. Leur force ? Etre ensemble dans la vie comme dans leur métier d’avocats d’affaires. Jusqu’au jour où leur patron (Thierry Lhermitte) doit désigner l’un des deux pour diriger l’autre, à un poste d’associé. Ce sera elle ou lui ?

Le film de Léa Fazer explore les deux hypothèses : dans le premier cas, Victor est choisi ; dans l’autre, c’est Margot qui est engagée. Les deux récits sont menés de front, avec les conséquences que génèrent les choix de départ. Dans les deux cas, le conjoint accueille la nouvelle avec joie mais déchante rapidement...

Ce qui n’aurait pu n’être qu’une comédie sentimentale s’avère une critique acerbe de notre société. Le film décortique les relations de travail, la place des couples dans l’entreprise et l’accès des femmes aux postes de direction. Quel que soit le sexe, chacun en prend pour son grade. Qualités des uns et défauts des autres sont montrés sans complaisance ni jugement.

J’ai beaucoup aimé le jeu des acteurs, vrais et touchants dans leur relation à l’autre – le fait d’être unis à la ville ayant dû les aider ! Thierry Lhermitte est parfait en manipulateur cynique. A noter, enfin, la prestation hilarante de Pascale Arbillot dans le rôle de la sœur de Margot.

En conclusion : une très bonne comédie qui fait beaucoup rire tout en invitant à la réflexion.



Note : cc9209e1be225a691381e8a6243d1334.gifcc9209e1be225a691381e8a6243d1334.gifcc9209e1be225a691381e8a6243d1334.gifcc9209e1be225a691381e8a6243d1334.gif15df1ef54ece3ca7ce690f26680f958b.gif






jeudi, 14 février 2008

Les Liens du sang

47a6bba571e27c95e4d770c1e6f48fc9.jpg

Lyon, fin des années 1970. Après dix ans de prison, Gabriel (François Cluzet) retrouve les siens. Son père, malade. Sa sœur, mariée. Et son jeune frère, François (Guillaume Canet), inspecteur de police dans le Groupe de répression du grand banditisme. Avec ce dernier, les retrouvailles sont tendues. François n’a-t-il pas lâchement abandonné Gabriel lorsqu’il était emprisonné ? Gabriel, lui, n’a-t-il pas le chic pour se présenter comme la victime alors qu’il est coupable ?

Au fil des jours, les deux frères réapprennent à se connaître. Gabriel trouve du travail et rencontre une jeune femme. François tombe lui aussi amoureux. La famille est à nouveau réunie. Jusqu’au jour où Gabriel replonge... Flic ou voyou, difficile de camper sur ses positions lorsque les liens fraternels sont en jeu.

L’origine de ce film ? Une histoire vraie, racontée dans le livre de deux frères, Bruno et Michel Papet. Point fort, Jacques Maillot, le réalisateur, ne juge aucun des personnages, quelles que soient leurs forces et leurs faiblesses. Il prend toutefois quelques libertés par rapport à l’ouvrage.

François Cluzet interprète magnifiquement le personnage du bandit, tout aussi grave et dur que généreux et enfantin. Les traits fermés et violents se transforment rapidement en un large sourire, rendu attachant par ses dents du bonheur. Sa prestation m’a époustouflée !

Côté réalisation, j’ai adoré l’ambiance 70’s, recréée par une photographie au grain brut et aux couleurs vintage. Sans oublier les codes de l’époque : moustaches et cheveux longs, pantalons moulants et clope au bec. Un très bon polar à la française !



Note : 10846e2c8c0cba7e5ed411f795b472ca.gif10846e2c8c0cba7e5ed411f795b472ca.gif10846e2c8c0cba7e5ed411f795b472ca.gif10846e2c8c0cba7e5ed411f795b472ca.gif158f196288800d161abd07b3db33c4c2.gif





mardi, 12 février 2008

La Fabrique des sentiments

122f6a076f6383b6be2949b895f3ef3f.jpg

Sept hommes, sept femmes, sept minutes pour se rencontrer et la vie pour se revoir. C’est le concept de la séance de speed dating à laquelle participe l’élégante et séduisante Eloïse (Elsa Zylberstein). Les hommes défilent sous ses yeux, un cocktail à la main. L’un présente ses centres d’intérêt et ses qualités, comme une leçon qu’il aurait apprise par cœur. L’autre fait l’éloge de la perversité, l’air entendu. Un troisième (Jacques Bonnaffé) dénonce le numéro de charme qu’implique de telles soirées et regrette d’être venu. Seul Jean-Luc (Bruno Putzulu), un beau et jeune avocat, retient l’attention de la jeune femme.

Eloïse le revoit et s’éprend lui. Logique, lorsqu’on est célibataire depuis si longtemps. Malgré sa jeunesse (36 ans), sa beauté et ses succès professionnels comme clerc de notaire, elle est arrivée à ce stade où l'on a besoin de se sentir regardée, chérie, aimée.

Pourtant, tout n’est pas si simple. Même lors de ces rencontres rapides et efficaces, l’amour est fait de méandres et d’imprévus.

Dans ce film émouvant, Jean-Marc Moutout décortique et ausculte les désirs et la séduction d’aujourd’hui. Avec cynisme. Les dialogues sont justes et sophistiqués.

J’ai toutefois regretté l’importance prise par l’intrigue secondaire, la maladie d’Eloïse, qui alourdit l’étude des comportements amoureux. Pourquoi surenchérir dans les difficultés d'une femme déjà triste et seule ? Jean-Marc Moutout avait-il peur de lasser les spectateurs avec un film seulement basé sur la complexité des sentiments ?



Note : b2d5091e8c7d721a651d268309611719.gifb2d5091e8c7d721a651d268309611719.gifb2d5091e8c7d721a651d268309611719.gif288caf9a27ff1cd2580e67c659115c75.gif288caf9a27ff1cd2580e67c659115c75.gif