mardi, 04 mars 2008
There will be blood
Daniel creuse un puits. A coups de pelle et de pioche. Il s’éreinte mais persiste, même lorsqu’un barreau de l’échelle lâche et qu’il se casse une jambe. Son acharnement finit par payer : du pétrole suinte au fond du puits.
La progression est alors fulgurante : Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis) embauche des ouvriers, construit d’autres puits et améliore les techniques de forage. Il reste sur le terrain auprès de ses hommes mais délaisse les travaux physiques. Son rôle ? Gérer son entreprise et prospecter dans le but de trouver de nouvelles concessions. Il aime à se qualifier de pétrolier (oil man). Et montrer son jeune fils, H.W., à la fois angélique et intelligent.
Jusqu’au jour où il entend parler d’un océan de pétrole à Little Boston, en Californie. Dans cette région où rien ne pousse, l’unique distraction des habitants s'avère être l’Eglise de la Troisième révélation animée par l’illuminé Eli Sunday (Paul Dano). L’or noir leur apportera richesse mais aussi conflits et accidents.
J’ai adoré ce film de Paul Thomas Anderson, tiré du roman Pétrole ! d’Upton Sinclair.
Les acteurs sont époustouflants : Daniel Day-Lewis, qui a reçu l’Oscar du meilleur acteur la semaine dernière, mais aussi Paul Dano, remarqué dans Little Miss Sunshine. Les paysages de l’ouest américain sont très beaux et la photographie impressionnante (dans l’esprit de No country for old men). Enfin, la bande-son est très prenante. Pas étonnant quand on sait qu’elle a été composée par Jonny Greenwood, le guitariste de Radiohead. Une fresque épique, passionnante et cruelle, à voir absolument !
Note :
08:00 Publié dans Critiques de films | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : There will be blood, Paul Thomas Anderson, Daniel Day-Lewis, Paul Dano, pétrole, forage, ouest américain
vendredi, 29 février 2008
Redacted
Contrôles d’identité aux barrages routiers, patrouilles, parties de poker ou encore lectures lascives : c’est le quotidien de Blix, Flake, Rush, McCoy et les autres, soldats américains en mission dans la ville de Samarra en Irak. Ces scènes-là, Angel les immortalise avec son caméscope. Ses camarades se prêtent au jeu en blaguant. Jusqu’au jour où Angel filme la mort de l’un d’entre eux. Puis, les exactions menées par le petit groupe.
Encore un film sur la guerre en Irak, devez-vous penser. Redacted a en ça d’original qu’il multiplie les sources d’information, depuis le caméscope d’Angel et la caméra de surveillance du camp, aux extraits de journaux télévisés en arabe, en passant par le blog de l’épouse d’un soldat. D’où le titre du film, Redacted, un terme journalistique anglais qui désigne un document retravaillé en vue d’une publication.
Dans sa composition, le film de Brian de Palma se rapproche du documentaire. Pourtant, il est tourné comme un film et interprété par des acteurs. L’histoire est donc prenante, d’autant plus qu’elle est inspirée de faits réels. Certaines scènes sont vraiment dures à supporter. Elles dénoncent une fois de plus une guerre de trop.
Au-delà de l’Irak, le film nous interroge sur le rôle et la place des médias dans les conflits. Doit-on tout filmer pour immortaliser ce qui a été commis, au risque de passer pour des "charognards" (comme c’est dit dans le film) et d’être choqué à vie ? Ou doit-on refuser d’être le témoin passif de violences et choisir d’intervenir (ou de fuir) ?
Note :
07:00 Publié dans Critiques de films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Brian de Palma, Redacted, guerre en Irak, 11 septembre, GI américains, viol
jeudi, 28 février 2008
Paris
Voir Paris n’a pas été aisé. A deux reprises, je me suis retrouvée devant une salle complète. J’ai donc dû réserver, ce qui signifie retirer son billet un quart d'heure avant le début de la séance. Maintenant que j’ai pris l’habitude de m’asseoir juste avant les premières images, grâce à ma carte illimitée, l’attente a été longue... Et pas vraiment bénéfique puisque j’ai été déçue par le dernier Klapisch.
C’est difficile à expliquer. Je dirais que je n’ai pas réussi à entrer dans le film. Malgré la brochette d’acteurs de renom (Romain Duris, Juliette Binoche, Fabrice Luchini, Albert Dupontel, François Cluzet, Karin Viard, Gilles Lellouche, Mélanie Laurent). Malgré la balade dans la capitale qui rappelle de bons souvenirs. Malgré la grosse promotion du film.
Je suis restée insensible face à l’histoire, à savoir un trentenaire mourant en attente de transplantation cardiaque (et pourtant, il en faut bien moins pour m’émouvoir !). Quant au fil conducteur, il m’a semblé tiré par les cheveux : le malade regarde les gens évoluer autour de lui et s’imagine leurs vies. Par ailleurs, je n’ai pas du tout aimé la façon dont a été tourné le générique de début, à coup d’aperçus de rues et de bâtiments, brefs et saccadés. Des éléments disparates et sans suivi, un peu à l’image de l’histoire.
Il faut aussi dire que, de manière générale, je ne suis pas fan des portraits croisés (mis à part Love Actually). Il me semble qu’ils ne font qu’effleurer la vie des personnages, tout en tentant par tous les moyens de les faire se rencontrer.
Quelques scènes m’ont tout de même fait sourire : la complicité de Romain Duris et Juliette Binoche, ainsi que le naturel de cette dernière, et la danse de Fabrice Luchini face à sa jeune maîtresse Mélanie Laurent. Tout de même, on est bien loin de L’Auberge espagnole ou Les Poupées russes.
Note :
07:00 Publié dans Critiques de films | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Paris, Cédric Klapisch, Romain Duris, Juliette Binoche, Fabrice Luchini, Albert Dupontel, François Cluzet
samedi, 23 février 2008
Capitaine Achab
Encore un film français ! Ces dernières semaines, j’en aurais visionné pas moins de sept (Astérix aux Jeux Olympiques, Cortex, La Fabrique des sentiments, Les liens du sang, Notre univers impitoyable et Bienvenue chez les Ch'tis).
Capitaine Achab était celui de trop...
Certains parlent de poésie (Le Nouvel Obs), d’autres de rêverie (Elle). Pour ma part, je me contenterai de dire qu’il s’agit d’un film très lent. Je me suis ennuyée pendant la majorité de la projection. Je ne dois plus être habituée aux plans à rallonge, à l’absence de musique et à l’action quasi-inexistante...
Le film est composé de cinq chapitres, correspondant aux cinq personnes ayant marqué la vie du Capitaine Achab (prononcez « Akab »). Elles témoignent du destin de ce marin hanté par la mer et une baleine blanche, Moby Dick. Le film de Philippe Ramos s’inspire librement du roman d’Herman Melville.
Les seuls passages qui m’ont plu résident dans l’enfance du personnage - et ses relations tourmentées avec sa famille - et les scènes de chasse à la baleine. Non que je cautionne ce genre de pratique, mais les séquences étaient bien tournées et la musique prenante (enfin quelques notes !).
Plus anecdotique, j’ai apprécié voir Bernard Blancan jouer, étant donné que je venais de l’interviewer.
P.S. : A venir, encore une critique de film français. Mais, promis, la série est terminée !
Note :
07:00 Publié dans Critiques de films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Capitaine Achab, Moby Dick, Herman Melville, Philippe Ramos, Denis Lavant, Jacques Bonnaffé, Jean-François Stévenin