vendredi, 08 février 2008

Jeanne Moreau : la rétrospective

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J’avais cette vision d’une Jeanne Moreau vieille. Une actrice de talent et de renom, certes. Mais à la peau ridée et à la lèvre tombante.

Jusqu’à la rétrospective d’Arte, la semaine dernière. En visionnant successivement Journal d’une femme de chambre (1964) et La mariée était en noir (1967), j’ai compris ce qui avait fait le succès de cette actrice. Quelle présence ! Si Jeanne Moreau ne répond pas aux canons de beauté de l’époque (à la Faye Dunaway ou à la Catherine Deneuve), on ne voit qu’elle tant elle est resplendissante. Avec sa voix rauque et son regard profond, elle captive.

144b08b50034aaec9929d8c669cfd5e7.jpgDans Journal d’une femme de chambre, Luis Buñuel met en scène les chambardements au sein d’une maison bourgeoise liés à l’arrivée d’une nouvelle domestique. A travers une intrigue prenante, le réalisateur dresse une critique sans complaisance de la bourgeoise, ainsi que de l’antisémitisme et du fascisme de l’entre-deux-guerres. La fin m’a cependant un peu déçue.

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La mariée était en noir de François Truffaut retrace la vengeance implacable d'une femme inconsolable. L'issue du film est prévisible. Reste à comprendre le mobile. Dans ce rôle, Jeanne Moreau est parfaite. Professionnelle et glaciale. A regretter, toutefois, quelques longueurs.



Jeanne Moreau en dix points :


• 1928 : Elle naît d’une mère anglaise et d’un père français.
• 1947 : Elle fait ses premiers pas au Festival d’Avignon.
• 1965 : Elle joue aux côtés de Brigitte Bardot dans Viva Maria de Louis Malle.
• 1977 : Elle épouse le réalisateur américain William Friedkin (L'Exorciste), après avoir été mariée au comédien et metteur en scène Jean-Louis Richard.
• Années 80 : Parallèlement à sa carrière au cinéma, Jeanne Moreau se consacre à la télévision. On la voit notamment à l’affiche des Rois Maudits.
• Elle interprète également des chansons en français.
• 1991 : La Vieille qui marchait dans la mer de Laurent Heynemann lui vaut un césar de la meilleure actrice.
• 1998 : Elle reçoit des mains de Sharon Stone un hommage de l'Académie des Oscars pour l'ensemble de sa carrière
• Elle cumule par ailleurs les titres : présidente du Festival de Cannes, officier de la Légion d'honneur, membre de l’Académie des Beaux Arts, présidente du Festival de New Delhi, etc.
• Elle s’avère finalement être une star admirée, encensée, mais jamais réellement « aimée » à cause de cette distance qu'elle maintient avec le public.